Notre histoire

Notre

Histoire


Amis visiteurs,

Vos pas vous ont mené à Saint-Guénolé, espace sauvage en bout de monde, et peut-être vous interrogez-vous sur l’opportunité d’avoir baptisé un tel lieu de restauration «La Glacière», mot qui transporte une sensation de froid et peut-être d’hostilité, loin de la chaleur estivale tant appréciée et de la convivialité d’une auberge.

Les créateurs du projet ont eu une réflexion similaire, mais n’ont pu faire autrement que de se sentir happés par l’histoire et surtout l’âme de l’endroit.Tout ce qui s’est toujours construit à Saint-Guénolé semble avoir été piloté par une puissance surnaturelle, qui a joué avec le temps et les hommes. Pour ce qui nous concerne, nous dirons simplement que l’esprit du lieu a décidé pour nous, voulant probablement réaliser un lien entre le passé proche et le présent.

Notre corps de bâtiment fut à l’origine l’annexe d’un hôtel (situé à l’autre bout du pâté de maison, à l’époque bâti les pieds dans l’eau) construit par Napoléon Charpentier en 1885, en plein développement du port et des conserveries de sardines. Il changera de propriétaire avec la fin du siècle, pour devenir pendant 16 ans une conserverie louée au concarnois Alfred Chancerelle. Le bâtiment est plus connu localement sous le nom «usine Ravilly», du nom du conserveur rennais qui participa à son agrandissement, avant la chute de ses affaires en 1931. Les mareyeurs Jacob et Le Calvez y installeront ensuite une activité de mareyage qu’ils complèteront en 1948 par une fabrique de pains de glace pour la marée.

Le développement important du chalutage hauturier et son impératif besoin de conservation du poisson dans les cales des navires stimulera la famille Jacob-Lanthony qui n’hésitera pas à investir pour accompagner les progrès du port. La tour à glace,«la glacière», qui compose la partie gauche de notre bâtiment (en L) date de 1954. Elle aura été la première usine à glace en écailles (paillettes) de toute la région (brevet danois). Sa production pouvait atteindre 20 tonnes en 24 heures. La tour cessera son activité en 2001.

Nous avons conservé l’ossature béton de l’ouvrage, nous contentant de vitrer les parois de ce monument qui est un point remarquable et le témoin encore existant d’un riche passé industriel de la commune. Du deuxième étage de la tour, nous avons extrait 20 tonnes de métal bien oxydé correspondant à l’ancienne machinerie de la fabrication de glace. Le premier étage tout en forme de trémie servait au stockage, évacuant la production à la demande dans des véhicules venus se placer en dessous au rez-de-chaussée.

Une activité de fabrication de glace similaire existe encore aujourd’hui dans une tour située à 150 mètres, un peu à l’écart du port. L’acheminement de la glace dans les cales des bateaux se fait au moyen de tracteurs, très remarquables sur le port de pêche.